Dans son rapport, Amnesty rappelle que Madagascar reste dans un contexte de pauvreté, de manque d'accès à la nourriture et/ ou à l'eau, à l'éducation et à des soins de santé.
On peut rappeler notamment l'épisode de l'épidémie de peste pulmonaire qui s'est déclarée en août 2017 et qui a sévi tout au long de l'année dans les zones rurales et urbaines, entrainant la mort de 202 personnes.
Mais ce qui préoccupe d'autant plus cette année Amnesty est le système judiciaire qui a été utilisé pour harceler et intimider des défenseurs des droits humains et des journalistes, en particulier ceux qui travaillaient sur des questions liées à l’environnement ou à la corruption, ainsi que pour limiter leur liberté d’expression.
En effet, les manifestations pacifistes sont réprimées et d'autres sont interdites sous motif qu'elles "risquaient fort de troubler l'ordre public". Par exemple, Clovis Razafimalala a été arrêté le 16 septembre 2016, pour des accusations à caractère politique de rébellion, destruction de biens publics et incendie de documents administratifs. Il a été accusé d'avoir organisé et pris part à une manifestation qui a dégénéré, malgré l'absence flagrante de preuves. Il a été contraint de passer 10 mois derrière les barreaux, à près de 400 kilomètres de son domicile de Maroantsetra. Les défenseurs des droits humains qui s’opposent à des projets d’exploitation des ressources naturelles ou qui accusent de corruption des représentants de l’État risquent tout particulièrement de subir des actes de harcèlement, d’être arrêtés sur la base d’accusations forgées de toutes pièces ou de faire l’objet d’autres violations dans le cadre du système pénal.
De plus, les conditions carcérales demeurent difficiles et il est toujours fait un usage excessif de la détention provisoire. Nous allons explorer plus en détails les problèmes du système judiciaire malgache dans un autre article puisque nous interviendrons dans une prison pour mineurs à Antananarivo lors de notre mission et qu'il est donc essentiel de bien connaître le contexte des conditions carcérales à Madagascar.
Pour en connaître d'avantage et pour avoir plus de détails, n'hésitez pas à jeter un coup d'oeil directement au rapport 2017/2018 d'Amnesty International: https://www.amnesty.org/fr/countries/africa/madagascar/report-madagascar/
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