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Photo du rédacteurAsso TALAKA

Les fady

En France, gare à celui qui passe sous une échelle, brise un miroir ou alors renverse du sel sans en jeter au dessus de son épaule gauche!

Les interdits sont connus universellement par toutes les civilisations avec plus ou moins de force. Ces obligations sociales qui peuvent prendre la forme de prescriptions positives ou négatives sont appelés à Madagascar: fady. Ils sont indissociables à la richesse culturelle malgache et restent encore très vivaces. Les fady restent très nombreux et peuvent être ethniques, territoriales, familiales, ou encore personnels. Ils sont transmis de façon orale au fil du temps.

De nombreuses études ont été faites afin d'améliorer la compréhension de certains aspects des sociétés malgaches et de ses 18 ethnies présentes sur l'île à travers ces régulations sociales. Ce fondement culturel touche de nombreuses disciplines telles que la médecine, la démographie, la diététique et bien d'autres.

Au niveau de la démographie, par exemple, certaines ethnies devaient respecter certaines règles lors de l'organisation d'un mariage. Ainsi, on a pu retrouver plus de métissage au sein des ethnies où l'interdiction du mariage entre membres d'un même lignage était en place, au contraire des mariages préférentiels où les enfants avaient un plus haut taux de malformations et de stérilité.

Concernant les fady liés à la diététique, on peut se rendre compte qu'en général, les interdictions traditionnelles peuvent avoir un rôle inoffensif voire bénéfique sur la santé. Ils ont souvent une explication scientifique, lié à l'observation et issus de l'experience mais mêlant également une part de croyance. C'est surtout à propos des femmes enceintes et enfants que l'on retrouve le plus de fady. Alors qu'elle est enceinte, une femme devra prendre soin de ne pas croiser les jambes sinon le bébé se présentera avec le cordon ombilical autour du cou, de ne pas manger d'oeuf ou l'enfant sera muet, etc. De plus, les envies de la mère pendant la grossesse sont aussi des présages quant au futur de l'enfant, ainsi il est préférable d'avoir des envies de mouton plutôt que de porc.

Finalement, selon certaines régions et ethnies certains aliments, mais surtout animaux, sont fady à la consommation. Le fady du porc touche par exemple un quart de la population malagasy. Ces fady liés à la consommation peuvent avoir des conséquences plus ou moins néfastes sur l'économie, à l'exception du tabac et du chanvre.

Même si certaines interdictions chez quelques ethnies peuvent être décriées, il est important de connaître le système des valeurs traditionnelles dont la population reste très attachée. Ainsi, les attaques que portent contre celui- ci les modernistes doivent être nuancés dans la mesure où les fady ne représentent pas de réelles menaces contre la santé et le développement. De plus, il est plus efficace de remplacer un interdit nocif par un interdit inoffensif car pour être efficace la novation doit passer par la tradition.

Pour conclure, il est important de respecter les différents fady non seulement pour ne pas voir des malheurs s'abattre sur nous mais aussi par respect pour les traditions et cultures malgaches. Les étrangers pouvant venir d'un autre pays ou simplement d'un autre village pourront être informés par les locaux des fady présents dans le village ou l'apprentissage se fera par l'observation du comportement, de la tenue vestimentaire ou alors des coutumes alimentaires.

Si par mégarde vous avez enfreint un fady, vous devrez alors demander pardon en offrant un animal en sacrifice ou l'indulgence en faisant une prière.

Et vous, quels sont vos fady?

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