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Photo du rédacteurAsso TALAKA

Les prisons pour mineurs à Madagascar

L'un des projets de l'association Talaka est d'intervenir dans la prison centrale pour mineurs d' Antanimora, dans la capitale Antananarivo. Pour mieux comprendre le système pénitencier à Madagascar, voici un article montrant les conditions de détention dans ce pays et plus particulièrement dans cette prison.

Depuis 2011, l'association laïque Grandir ensemble, créée par deux éducateurs spécialisés français, intervient dans la prison d' Antanimora. Elle offre notamment des cours d'alphabétisation et de remise à niveau aux mineurs. En effet, à Madagascar, plus de 30% des jeunes en âge d'être scolarisés ne vont pas à l'école à cause d'un manque de moyens de la famille étant donné que, dans ce pays, même les écoles publiques sont payantes.

Système judiciaire Dans le rapport d'Amnesty International de 2017/2018, il est fait état d'usage excessif de la détention provisoire, en dépit de dispositions de la Constitution et du Code de procédure pénale prévoyant que cette mesure ne pouvait être prise qu’à titre exceptionnel. Dans la prison d' Antanimora, 80% des détenus mineurs n'étaient pas encore jugés pour les délits qui leur étaient reprochés et n’avaient aucune idée de leur date de sortie. Ils sont incarcérés pour des faits majoritairement mineurs comme la petite délinquance de survie. De plus, malgré le droit constitutionnel d'être défendu par un avocat à tous les stades de la procédure, et cela sans que l'insuffisance de ressources puisse y faire obstacle, la majorité des détenus n'ont pas eu accès à ces dispositions. En pratique, l'aide d'un avocat n'était pas accessible avant le procès. Certains avocats ont également indiqué qu'is n'avaient pas été indemnisés pour les prestations qu'ils avaient fournies dans le cadre de l'aide juridictionnelle et d'autres ont même confié qu'on les avait empêchés d'exercer leurs fonctions. La loi en préparation à Madagascar devrait mettre un coup d'arrêt à l'idée de la prison préventive d'intimidation. En effet, l'article 37 de la Convention internationale des droits de l'enfant stipule que la détention doit être une mesure de dernier ressort pour les mineurs ayant des problèmes avec la loi et la justice. De plus, les alternatives à la prison, qui sont trop peu proposées par manque d'encadrement et de suivi éducatif et judiciaire, constitueraient une réponse plus adaptée à la délinquance juvénile. Détention Le gouvernement a autorisé des ONG internationales à visiter les prisons du pays. Amnesty Internationale y a constaté une forte surpopulation. La prison d’Antanimora, située dans la capitale, Antananarivo, hébergeait le plus grand nombre de détenus dans le pays, soit 2 850 personnes, un chiffre trois fois supérieur à sa capacité d’accueil initiale. Le nombre élevé de personnes en attente de leur jugement, l’inefficacité du système judiciaire et les retards considérables dans les procès sont les principaux facteurs de cette surpopulation carcérale. Par exemple, certains détenus avaient passé jusqu'à cinq ans en détention en attente de leur jugement. En plus de cette surpopulation dans les prisons, les conditions de détention y étaient inhumaines. L'hygiène et la propreté étaient déplorables, ce qui exposaient les détenus au risque de contracter des maladies, notamment les infections de la peau qui sont très courantes dans ces prisons. De plus, les toilettes et les douches ne fonctionnaient pas correctement, et dans certaines prisons, les égouts étaient à ciel ouvert. Dans la prison d'Antanimora, il n'y a qu'un seul point d'eau qui sert à l'hygiène corporelle et à laver son linge. Dans un second temps, les prisonniers étaient sous- alimentés. Dans la prison pour mineurs de la capitale, les détenus ont droit à 100 grammes de manioc par jour. Pour ceux qui le peuvent, la famille leur apporte de la nourriture mais aussi certaines associations viennent fournir une assistance complémentaire. Cependant, des familles ont affirmé avoir été contraintes à verser des pots-de-vin pour pouvoir rendre visite à leurs proches emprisonnés, alors que ces derniers comptaient sur elles pour se nourrir. À Antanimora, il n'y a pas de réfectoire où les détenus peuvent s'asseoir pour prendre leur repas. Ils sont alors contraints de le manger debout. Les détenus doivent cuire leur nourriture eux- même sur un bras- zéro au charbon de bois, ce qui est leur principale occupation de la journée. Pour finir, les établissements pénitentiaires du pays étaient délabrées, mettant parfois la vie des prisonniers en danger, car ils n’avaient pour la plupart pas subi de rénovations nécessaires depuis plus de 60 ans. En juillet, quatre détenus sont morts à la suite à l’effondrement d’un mur de la maison centrale d’Antsohihy, dans le nord du pays. Au mépris des normes internationales, des détenus condamnés étaient incarcérés dans les mêmes locaux que des personnes en détention provisoire. Dans la prison de sécurité maximale de Tsiafahy, près d’Antananarivo, on dénombrait en juillet 396 personnes en attente de leur jugement, détenues aux côtés de prisonniers condamnés, dans des conditions inhumaines, alors que cet établissement ne devrait accueillir que des personnes condamnées à la réclusion à perpétuité ou des détenus considérés comme dangereux. La nécessité de séparer les mineurs des adultes n’était également pas respectée dans toutes les prisons. Merci d'avoir pris le temps de lire l'article, L'équipe Talaka

 

Sources:

https://www.amnesty.org/fr/countries/africa/madagascar/report-madagascar/

https://www.prison-insider.com/countries/madaprison-fr/portfolio-593fd9ae5d239/prison-d-antanimora-quartier-des-mineurs


 

Voici une vidéo en anglais faite par Amnesty Internationale qui montre notamment les conditions de détention à Madagascar et l'injustice en prison:

Mais veuillez trouver ci- dessous le rapport rédigé en français qui résume ce que l'on peut voir dans la vidéo: https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/10/madagascar-pretrial-detention-life-threatening-prison-conditions/

 

Pour plus de renseignements, vous pouvez aussi consulter cette page internet: https://www.amnesty.org/fr/documents/afr35/8998/2018/fr/

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